1. |
Ravenhill
04:27
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Voici la cité des mages aux lumières liquides, plongeant
Du temple de Lug dans le flot où sommeillent les silures anciens
Voici la cité en Y, de brume et de vent
Bien avant les deux J.C, une nuée de corbeaux révéla son couffin
Ravenhill, Ravenhill
Marie a mangé toutes tes déesses
Ici, le grand loup de neige fut égorgé quand l'eau était d’acier
Ici, Agrippa et son chien de nuit ranimèrent les trépassés
Montée du Gourguillon, bien des cortèges sont passés :
Le char bruyant des fous et leur pontife défroqué
La procession fleurie des Merveilles, son bœuf allant noyer
Et certains soirs, comme deux sabots sur les pavés, le pape noir convoqué
Ravenhill, Ravenhill
Marie a mangé toutes tes déesses
Scènes étranges dans les cours arrière
Messes rouges dans les profondeurs de la terre
Dame blanche prophétique sur les remparts de la ville
Soufre babylonien aux recoins de la presqu’île
A St Jean, le Soleil roi
A St Georges, la Lune reine
A St Just, le sanglant Mithra
A la Croix Rousse, Isis l’Egyptienne
Ravenhill, Ravenhill
Ravenhill
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2. |
Trampoline
04:30
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Sur une falaise pourpre loin à l’Ouest, un vieillard sautillait
Une force usait de fouets blancs, essorait les nuages sur une mariée
Sans doute prenait-elle cela pour une damnation
Du mage halluciné jaillit cette chanson :
Je ris de vous qui adorez un dieu
Je ris de vous qui le jetez au feu
Pleure pour vous, enfermés à double tour
Dans le temple ou la tour
J’aime me perdre, comme un chien errer
J’emporterai ma question six pieds sous terre (et
Le sais-tu?) ma lampe à travers les murs creuse l’horizon
Chacun doit chanter sa propre oraison
Je ris de vous qui adorez un dieu
Je ris de vous qui le jetez au feu
Pleure pour vous, enfermés à double tour
Dans le temple ou la tour
Pour tous ceux qui se croient sages
C’est l’heure de se jeter dans le vide
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3. |
Lady Delphine
04:28
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Fille des cimes je suis à toi
Nous nous croisions déjà, garçonne
Chez nos aïeules sous le même toit
On luit du même éclat
Toi radieuse, moi raidi, vissé sur un siège
J’ignore si ton cœur est pris au piège
Et comment toucher ta peau de neige
Mon idéale, Lady Delphine
Je vois une légère brise
Et les reflets d’arbres qu’elle irise
Cheveux dans les nuages, je m’éternise
Pour toi dois-je la quitter ?
Le brun pour l’azuré ?
Près du lac dois-je t'épouser ?
Mon idéale, Lady Delphine
Longtemps, j’ai attendu de vivre au sommet de la montagne
Longtemps, j’ai attendu de vivre au sommet de la montagne
Longtemps, j’ai attendu de vivre au sommet de la montagne
Je vois une légère brise
Et les reflets d’arbres qu’elle irise
Cheveux dans les nuages, je m’éternise
Pour toi dois-je la quitter ?
Le brun pour l’azuré ?
Près du lac dois-je t'épouser ?
Mon idéale, Lady Delphine
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4. |
Avant la Tempête
06:01
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De retour là-haut, au jardin de l'ivresse
Sur la forteresse dont les marches flambent de sang la nuit
Des nuées folles se déversent depuis les Monts d’Or au loin
Tels des chars de titans transpercés de flèches divines
Encore hier tout était vert, se dressait là l’arbuste de l’ermite
Dionysos, couronné de lierre, présidait la frénésie
Mais tombent les ruines, tombent les ruines, les ruines d’un âge
Avant la tempête, nous sommes vides, l’âme en rade
A présent l'arbre est coupé et le vieil homme retiré dans la montagne
Une poussière ambre et mauve vient emplir l’air du soir
Elle était là, dans sa robe verte ajustée
Une blondeur d'écume ceinte de fleurs blanches
Mais tombent les ruines, tombent les ruines, les ruines d’un âge
Avant la tempête, nous sommes vides, l’âme en rade
Ce soir je vois avec regret de pâles pétales voler
Alors c’est limpide : ses lèvres distillaient la liqueur
Des corneilles escortent Lug dans son grand départ vers la mer
Des vaisseaux éclatants s'en vont par les deux rivières
Et tombent les ruines, tombent les ruines, les ruines d’un âge
Avant la tempête, nous sommes vides, si vides et lamentables
Le soleil meurt mais le vent plein de fureur
Se déploie, toute est grise vapeur
Son chant bienheureux devient triste à pleurer
[Les ruines croulent sous un ciel d'asphalte]
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5. |
La Marche des Batraciens
04:08
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Ils sortent de la terre là-bas au milieu des rosiers
Ils gravissent la pente au pas cadencé
Au soir l'hymne résonne à travers le comté
Par leurs gorges rondes, l'esprit de la pluie acclamé
Les Batraciens marchent
Ils sortent de la terre là-bas au milieu des rosiers
Ils gravissent la pente au pas cadencé
A la tombée de la nuit sonnent dans le comté
Mille gorges rondes pour honorer l’esprit des ondées
Les Batraciens marchent
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6. |
Dans le Lit du Doux
04:51
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Dormant dans le lit du Doux
Il y a comme le poids de tous mes morts
L'orgasme d'une révélation totale
Mais la mélancolie de l'adieu à mon écorce
Dans le lit du Doux dorment
Les fantasmes de ma vieille enfance
Le fantôme de la locomotive
La poussière retombée du soleil d'antan
Il est la matrice d’où je m’élève
Il est la matrice d’où je m’élève
Dormant dans le lit du Doux
L'écrevisse récompense l'explorateur
Comme un médaillon seul rougi
A l'ombre d'une cave ensoleillée
Dans le lit du Doux s'éveillent
Un nouveau baptême, l'espoir de m'y trouver
Une nouvelle sensualité, un abîme de féminité
L'envie continuer la chasse, svelte et déterminé
Il est la matrice d’où je m’élève
Il est la matrice d’où je m’élève
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7. |
Bruit & Rage
04:44
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Hors des broussailles, hors des mygales
Une fois et quelque part
Debout dans la vallée que mes ennemis dallent
Je reste hurlant, tellement mal
Vois du bruit, de la rage à mes funérailles
Douze nuits de guerre, de bruit, d’alcool brutal
Je colle ma tête, puise un pleur noir
Jure et m’accroupis, tellement mal
Vois du bruit, de la rage à mes funérailles
Des cauchemars sur le sol ombragé de planètes
M’ont fait vieux et servile ce soir
Les pieds près de la tête ne laissent aller l’espace
En ce lieu de nuit et de fiel
Perdu dans la vallée où mes ennemis râlent
Je vais errant, tellement mal
Bruit et rage à mes funérailles
Plein de bruit, de rage à mes funérailles
Tant de bruit, de rage à mes funérailles
Plein de bruit, de rage à mes funérailles
Tant de bruit, de rage à mes funérailles
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8. |
Blanche Nuit
07:03
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Chaque nuit c’est l’insomnie
Le jour est trompeur
Mais ce soir la ville en bas dort dans la brume
Ce n'est pas un éveil ordinaire
Quelle est cette étoile
Qui enlève les mirages de mon regard?
L’ombre est si pâle
Beauté en otage
Mon âme sœur, as-tu peur du noir ?
J'ai bien peur que tu jouisses d’un bonheur aveuglé
Minuit révélera tes trésors
De ses lanternes
Alors agrippe ma main baby
Grimpons le long chemin sinueux
Près des fontaines, parmi les vestiges
Jusqu'au château d'opale
Il n’y a personne
Quelle est cette étoile
Qui enlève les mirages de ton regard?
L’ombre est si pâle
Ta beauté en otage
Tant de feu en nous, si peu de jours
Joue avec moi sous les soleils
Plongeons-nous sous la voie lactée
Laissons sombrer la vanité, la paperasse
Laissons, laissons, laissons jaillir nos secrets
Viens
Suis-moi ô baby
Au Nord par le long chemin sinueux
Les herbes folles, jardins intacts
Jusqu'au phare des rêves
Il n'y a personne
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9. |
Bonus: L'Île Barbe
05:56
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10. |
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Les pins suent froid, les pierres tournent, s’ouvrent sur l’or
Douze coups de glas, minuit révèle les trésors
Lors, tous les êtres surnaturels sont de sortie
Parlent les bêtes, bêlent les âmes et tout refleurit
Il est un roi vivant par-delà le décor
En un endroit plus haut que la vie et la mort
C’est pour lui que soudain frissonnent les prairies
Pendant que le petit fait semblant d’être endormi
Du donjon dans la mer de glace, tu t’es lancé
Bravant les sorcières, tu fends l’air, tout harassé
Ô tu tombes au-dessus des toits, de la roche aux fées
On t’attend près du feu de bois, viens te réchauffer
Vieux Jul voyage, suivant l’astre du désert bleu
Comme d’autres sages à la recherche d’un enfant-dieu
Mais oranges ou fouet sont tout ce qu’il porte avec lui
Pour le mouflet qui fait semblant d’être assoupi
Existe-t-il, ce livre attestant les démons
Caché par les parents au fond du dernier rayon?
Du donjon dans la mer de glace, tu t’es lancé
Bravant les sorcières, tu fends l’air, tout harassé
Ô tu tombes au-dessus des bois, de la roche aux fées
On t’attend près du feu de joie, viens te réchauffer
Vole, vole, de la Lune à l’Arctique
Vole, vole, de la Lune à l’Arctique
Vole, vole, de la Lune à l’Arctique
Vole, vole, de la Lune à l’Arctique
Tu n’es pas mort, ton esprit reste avec nous
Devenir un grand homme c’est garder son âme de fou
Tu n’es pas mort, ton esprit reste avec nous
Devenir un grand homme c’est garder son âme de fou
Reste avec nous, reste avec nous
Reste avec nous, reste avec nous
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